Ce projet a été initié par la directrice de l’ALAE élémentaire, Adama. Il est en phase de test, sur 2 ans, et a démarré en avril.
Des élèves de CM1 ont été repérés pour leur maturité et des qualités de bienveillance et de dialogue : ils sont devenus « médiateurs« .
Ils sont entre 8 et 12 actuellement. Ils ont un espace dédié dans un préfabriqué, avec un casier et des affiches sur les murs : c’est le rappel du règlement de l’ALAE, avec les sanctions prévues, et un tableau des émotions.
Ils sont accompagnés par les animateurs Manu et Nicolas. Un point est fait toutes les semaines le vendredi, autour d’un goûter, pour remonter les éventuelles difficultés et trouver des solutions.
La mission est permanente : on est médiateur tout le temps : il n’y a pas de planning. Mais si les enfants sont inscrits à un club ou un atelier, Manu les incite à y aller en priorité. Ce rôle doit rester un plaisir.
On peut démissionner. On peut demander à rejoindre l’équipe aussi : il faut rédiger une lettre de motivation, elle est soumise à l’équipe, qui vote à la majorité l’intégration d’un nouveau membre.
A début, une information verbale de la création de l’équipe a été faite dans toutes les classes par Adama. Puis les enfants se sont baladés dans les cours avec leur t-shirt, les autres leur ont posé des questions, et par le bouche à oreille, ils sont maintenant bien identifiés.
Leur rôle n’est pas celui d’une police, ni d’une milice. Ils sont plutôt là pour décrisper un début de dispute, introduire un tiers pour rétablir le dialogue, rappeler les règles de vie. Quand une « infraction » est constatée, ils ont pour consigne de montrer à l’élève son erreur, lui demander de réfléchir et de choisir lui-même une réparation. Ils ne sont pas ainsi exposés aux représailles éventuelles, ni au ressentiment. Le premier bilan est très positif ; il y a beaucoup moins de petits conflits. Les médiateurs sont aussi chargé de collecter les idées de projets ALAE des élèves pour les transmettre aux animateurs.
La volonté est maintenant d’élargir à un repérage des enfants isolés ou tristes, une veille sur les micro-violences que les adultes ne voient pas toujours. L’an prochain, dans le cadre de la lutte contre le harcèlement menée conjointement avec l’école, Adama veut créer un banc spécial : les enfants qui ne se sentent pas bien pourront s’y asseoir, et cela enverra un signal aux adultes et aux médiateurs : « j’ai besoin d’être écouté et soutenu ».
Merci à Manu pour toutes ces précisions !
L.V