Lors du dernier conseil d’école, un des sujets à l’ordre du jour a interpelé les représentants de parents d’élèves : la présence d’amiante dans les dalles du sol de la maternelle. Sur la proposition du service éducation, nous sommes allées consulter le dossier technique amiante au service technique municipal.
L’amiante est un matériau de construction, largement utilisé pour ses propriétés isolantes, jusqu’à son interdiction en 1997. De 400 à 500 fois moins épaisses qu’un cheveu, les fibres d’amiante sont invisibles dans les poussières de l’atmosphère. Inhalées, elles peuvent se déposer au fond des poumons et provoquer des maladies respiratoires graves. Il s’agit de la deuxième cause de maladies professionnelles en France.
Un cadre réglementaire très strict fixe les dispositions à mettre en œuvre pour :
- la protection de la population avec notamment le repérage des matériaux contenant de l’amiante (Code de la santé publique)
- la protection des travailleurs susceptibles d’être exposés (méthodologie d’évaluation des niveaux d’empoussièrement, modalités d’intervention sur des matériaux susceptibles de contenir de l’amiante),
- la protection de l’environnement avec en particulier les modalités d’élimination des déchets.
Après rencontre avec le directeur adjoint des Services Techniques, il apparaît que la municipalité de Colomiers est conforme à la réglementation sur le sujet. Un diagnostic a été produit en 2007 dans tous les bâtiments de la ville. Pour les écoles, le dossier est à la disposition des directeurs.
A l’école Hélène-Boucher, les dalles du sol (mais aussi les poteaux, et le plafond du garage de la maisonnette du gardien = maison de l’ALAE) sont constituées de matière inerte et non friable ; elle n’est pas volatile ; elles ne sont pas dangereuses quand elles sont fendues ou déjà cassées. C’est au moment où elles cassent que de la poussière peut s’échapper, mais une fois cassées, les différents morceaux sont à nouveau inertes et non-dangereux. Les fissures sont aussi non-dangereuses. Le matériau est solide : il ne peut donc pas être endommagé par le frottement de bancs déplacés (pour les parcours sportifs), ou le piétinement. Dans le cadre de travaux plus ambitieux (nécessitant l’usage d’une pioche ou le déplacement d’objet très lourd), il conviendrait de protéger les personnels, comme le code du travail le prévoit.
A la demande de la directrice, un technicien passe remplacer la dalle défectueuse. D’après les rapports du service technique, le sol est en fin de vie. Cette information a été transmise à la direction générale. Une rénovation est souhaitable. Mais les travaux sur la commune font l’objet d’arbitrages. Les travaux de réfection des sols ne sont pas nécessairement liés à l’étude d’un projet global de rénovation du groupe scolaire.
Une mise à jour du diagnostic est prévue en 2017-2018, car la nouvelle réglementation renforce le contrôle des bâtiments concernés et la méthode pour l’enlèvement des produits amiantés. Si des tests s’avéraient nécessaires, ils seront faits en dehors des heures de cours. Les directeurs d’école seront informés.
Nous ne sommes pas satisfaits de la gestion de ce dossier par la municipalité : nous ne pouvons attendre la potentielle rénovation de l’école pour réaliser des travaux. Nous ne pouvons accepter que la responsabilité de la surveillance des dalles incombe aux enseignantes et personnels de l’école. Nous ne pouvons accepter que ces personnes soient exposées à un risque, comme nous n’acceptons pas que les enfants évoluent dans un environnement très dégradé. Par principe de précaution, nous demandons l’enrobage du sol de l’école. Nous demandons le passage en priorité sur l’école de la société chargée du diagnostic, pour évaluer l’état de dégradation générale de l’école. Enfin, nous demandons un planning fixe pour la rénovation globale du groupe scolaire.
Nous allons contacter l’ANDEVA (Association Nationale de Défense des Victimes de l’Amiante) afin d’obtenir plus de précisions sur les dossiers de ce type.
Nous remercions Mme Cadiergues et Mme Moreno, M. Taghema et M. Diot pour leur collaboration.
L’équipe API