Vendredi 4 novembre, la librairie La Préface recevait un des auteurs du livre-enquête Le Désastre de l’école numérique. Ce document précis et argumenté dénonce le besoin politique compulsif de l’innovation à tout-prix, la fascination pour les nouvelles technologies, et la naïveté des gouvernants face à la puissance des grands groupes de l’informatique. Pour les géants de la Silicon Valley, l’éducation nationale est en effet un nouveau débouché, qui pourrait relancer un marché ralenti.
Travail de préparation non-rémunéré pour les enseignants, dysfonctionnements récurrents (intrinsèques à l’utilisation de l’outil informatique), aucune preuve d’une efficacité pédagogique améliorée (au contraire, la corrélation entre une utilisation quotidienne et exclusive des tablettes et les résultats scolaires est plutôt négative…), abandon du principe de précaution au sujet des ondes, dangers pour la santé des enfants sur-stimulés, exposés à la réverbération bleue (affections de la rétine, épidémies de myopie), affaiblissement du lien avec l’enseignant (l’élève a les yeux fixés sur son écran)… les points d’inquiétude ne manquent pas. Sans compter la dépense engendrée, et l’impact écologique désastreux (ces objets sont quasiment non-recyclables).
La différence réside entre l’éducation AU numérique et l’éducation AVEC le numérique : les écoles doivent être dotées de salles informatiques bien équipées et pouvant accueillir tous les élèves d’une classe, les salles de classe disposer de matériel de projection et d’un ordinateur-enseignant.
Mais remplacer les cahiers, les stylos et les manuels par des tablettes ne semble pas le meilleur des choix.
A nous aussi, parents, de méditer sur notre usage parfois compulsif des outils numériques, pour ne pas inciter nos enfants à faire de même !
L.V.
Le Désastre de l’école numérique – Plaidoyer pour une école sans écrans
Philippe BIHOUIX et Karine MAUVILLY
Le Seuil, 240 pages, 17€
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