201606281353-fullArticle publié le 28/06/2016 à 03:51 dans La Dépêche du Midi

Dans la grande salle de l’école, 90 élèves font face à leur professeur de chant. D’un geste, les différentes voix de la chorale se lancent ou au contraire se taisent, laissant percer un chant basque, puis un canon. «Nous avons mis en place ce dispositif dans le cadre des CHAM, les classes à horaires aménagées en musique, dans un quadruple partenariat entre l’école, l’éducation nationale, la municipalité et le conservatoire», présente Michèle Larribité, la directrice de l’école Hélène Boucher. «La question était alors la suivante : face à des problèmes scolaires ou de comportement, quel biais utiliser pour raccrocher les enfants?» Le chant choral fut donc choisi, dans une école où toutes les classes chantaient. «Dans le chant, nous sommes d’abord dans le «faire» avant de nous diriger vers l’apprentissage», poursuit Violaine Goyard, le professeur de chant. Une méthode qui convient à tous, même à ceux qui ont des difficultés en lecture.

Une chorale de 90 élèves

Car le projet va bien au-delà du chant. «Ce n’est effectivement qu’un point de départ pour travailler de nombreuses compétences. Par exemple, en partant d’un chant en anglais, nous allons travailler les langues, la géographie, l’histoire en parlant de la période où la chanson a été écrite, en lien avec les autres professeurs de l’école.»

La directrice reprend : «C’est une manière d’apprendre très efficace, à tel point que nous avons pu valider certaines évaluations du socle grâce à ce dispositif. Par exemple, un élève qui ne retient pas ses leçons, cela vient-il d’un manque de travail ou d’un problème de mémoire? S’il retient les paroles d’une chanson, nous savons qu’il a certaines compétences.» Contrairement à un vrai Cham, qui s’adresse à des élèves ayant des compétences musicales, ici la municipalité, qui finance le projet, a choisi de le destiner à l’ensemble des élèves d’une classe d’âge. 90 élèves sont ainsi suivis pendant trois ans. Beaucoup sont entrés au conservatoire, lieu qu’ils pensaient inaccessible. Mais au bout de 6 ans, le projet va maintenant partir à l’école Jules-Ferry pour que d’autres en bénéficient. «Vu l’importance que cela représente pour nous, un autre type de partenariat est à l’étude.»

Th. B.

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La chorale comme lieu d’apprentissage (La Dépêche – 28/06/16)